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Gérard Grandjean
 
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Sundarbans Indiens

Tournage

Nos deux dernières

Expéditions

1968 – 1969

neuf mois, 26.000 km

1974 – 1975

neuf mois, 29.000 km

(par voie terrestre)

Pays parcourus

Turquie – Iran – Afghanistan - Népal – Sikkim
Pakistan – Inde - Meghalaya - Bhoutan

Mouture originale de notre article paru dans

GEO No. 47 – Janvier 1983

Albert, Gaston et Gérard Grandjean Genève, Calcutta, St-George

Sundarbans Indiens

Jungle Interdite (1)

Sous le tropique du Cancer, par 23° de longitude Nord et 89° de latitude, à l'Est de Greenwich, s'étire et palpite sur plusieurs milliers de kilomètres carrés, l'un des plus fascinants deltas du monde asiatique – le Delta du Gange 'Les Sundarbans'.

Réceptacle non seulement du fleuve sacré et de ses affluents, mais également du puissant Brahmapoutre.

Vaste territoire partagé entre l'Inde et le Bengladesh. (2) Composé d'une infinité de bras de mer, d'estuaires, de criques et de rivières saumâtres, soumis aux caprices de fortes marées, ce delta demeure peu connu. Tant à cause des obstacles dressés par la nature, que des mesures prises par les hommes, les Sundarbans sont en effet une zone dite 'restricted area.' Dans le 'no man's land', entre deux Etats, dont les relations ne sont pas encore bien remises des convulsions de l'Indépendance, où sévissent des dacoits, bandits professionnels, vivant de pillage et réglant de façon expéditive leurs différends, braconniers courageux, contrebandiers qui ne le sont pas moins, ces gens tous ont en commun le sens farouche de l'indépendance. (3)

Nul étranger ne peut y pénétrer sans une multitude d'autorisation et encore ne les obtient-il qu'à la faveur de relations. Le natif, lui, peut s'y rendre, s'il justifie d'une activité de pêcheur, de chercheur de bois ou de collecteur de miel sauvage.

Grâce à ces mesures sévères et judicieuses, les Sundarbans ne connaîtront pas l'emprise des spéculateurs et du tourisme avec pour corollaire inévitable, l'éradication de la faune.

Mais le meilleur moyen de dissuasion demeure évidemment le

tigre, qui lui-même doit être protégé, d'où l'interdiction récente de pénétrer dans la plupart des îles.

Des institutions comme 'Tiger Project', Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN), et World Wildlife Fund (WWF), ont compris la nécessité et l'urgence de cette protection.

Au surplus, les Sundarbans demeurent les indispensables poumons de la mégalopole qu'est Kolkata (Calcutta).

La zone humide des Sundarbans forme la partie extrême de la plaine alluviale Indo-Gangétique et le delta proprement dit, s'est constitué progressivement à partir de l'ancienne vallée qui s'était formée au Miocène moyen et que les sédiments himalayens de gneiss, de schiste et parfois de granit ont fini par combler.

A Kolkata (Calcutta), la couche de sédiment a 250 m d'épaisseur, ce qui illustre la puissance alluviale du Gange.

Le bras principal de ce fleuve date du 12èm siècle, mais un nouveau changement de cours deux ou trois siècles plus tard entraînera l'envasement et la mort du delta. (Aujourd'hui, le cours principal du fleuve vénéré se jette dans le Brahmapoutre du Bengladesh).

Les Sundarbans ne sont habités par l'homme que depuis 5 à 6.000 ans seulement, encore que l'on trouve à Kolkata (Calcutta) même des traces du paléolithique (20.000 ans). Les premiers habitants des temps historiques furent les Santals, dont les descendants vivent encore de la pêche et de la chasse en compagnie de forçats libérés, des exilés du 'British Raj' et des réfugiés du Bengladesh.

Le climat de cette zone souvent perturbée, est influencé par la mousson. Ainsi, le printemps et l'été connaissent une semi-

basse pression de 999 millibars (38 à 41 degrés centigrades en moyenne). L'humidité, très élevée (jusqu'à 94 à 98% maximum, avec une moyenne de 86%), rend le climat particulièrement pénible.

En hiver, quand la neige tombe sur la chaîne de l'Himalaya, la température accuse 15° voire, parfois 12° dans le delta. Cela certes ne dure que quelques jours sur deux ou trois périodes.

Quiconque s'est aventuré jusqu'aux Sundarbans sait la signification de Kal-Baisakhis: calamité des mois bengalis de Baisakhis = le cyclone! Ce fléau, dont personne ne peut se faire une idée s'il n'a été lui-même le témoin de ses ravages ou s'il ne l'a subi.

Certains de ces typhons dévastateurs qui prennent corps dans la Baie du Bengale peuvent avoir la puissance de plusieurs bombes atomiques (disent les experts).

Il n'est d'ailleurs que de consulter les annales. L'un des plus fameux fut le typhon de 1737 qui, en moins de cinq heures, noya le delta sous un déluge d'apocalypse, provoqua le naufrage de quelques 20.000 bateaux et fit des milliers de morts.

Aux typhons viennent s'ajouter en fin des saisons les tornades, les trombes d'eau et les cyclones, sans parler des colonnes de pluie qui s'avancent comme des murs liquides.

Ce n'est guère que durant l'hiver que les Sundarbans sont navigables. Le ciel est alors souvent dégagé sous l'influence de l'anti-cyclone.

Faune

Le Rhinocéros de Java (Rhinoceros sondaicus), le Cerf des marais (Cervus duvauceli) et le Buffle sauvage (Bubalus bubalis) se sont éteints. Mais il n'est pas impossible que les deux derniers puissent être réintroduits.

Quand on voit du bateau, les rives défiler, on ne se doute guère de l'abondance de la faune. En été, ce ne sont pas moins de sept espèces d'Alcyons qui y vivent, ainsi qu'une multitude

d'échassiers et de palmipèdes. (L'île de Sajnakhali en est le sanctuaire avec plus de 15 mille nids). On y trouve aussi trois espèces de varans, deux espèces de poissons-poumons amphibies, attardés de la conquête des continents, plusieurs espèces de rapaces et d'innombrables goélands, mouettes et albatros.

Dans le sillage ou par le travers du bateau on aperçoit par moment une nageoire ou un aileron qui révèle la présence de requins et de dauphins impossibles à distinguer dans l'opacité limoneuse de l'eau.

Aujourd'hui, sur le front de mer comme dans les fleuves, on rencontre encore, mais de plus en plus rarement le Crocodile des estuaires (Crocodylus porosus), qui lui aussi est en voie de disparition. Il est à l'aise dans l'eau saumâtre, on le trouve même en haute mer. Il n'en existerait pas plus de cent soixante spécimens (1970) que les autorités indiennes s'efforcent de sauver de l'extinction dans des fermes d'élevage.

Arrive parfois des grands fonds, la nuit, le serpent marin (Hydrophiinés) à la dangereuse morsure. Il lui arrive de rester prisonnier d'un trou d'eau par marée descendante pour devenir la proie facile de l'Aigle de mer (Haliaetus leuc.)

Le delta abonde en poissons et les Indiens font de véritables pêches miraculeuses.

En abordant certaines rives basses aux relents d'iode, on

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découvre une extravagante floraison rouge vif, tout a coup et

comme par magie, s'efface et cède la place au sable gris. Elles étaient envahies de crabes écarlates, qui se sont précipités dans leur trou. Beaucoup de crustacés hantent la mangrove.

Il faut encore ajouter à ce tableau d'étranges associations animales: requin et tortue; varan et crocodile! Singe et cerf; etc.

Cette région est d'un accès si difficile qu'il ne serait guère étonnant de découvrir dans quelque recoin du delta une espèce animale inconnue encore.

Mais ce qui donne surtout un caractère unique aux Sundarbans c'est la présence du tigre, dont certains spécimens sont par hérédité des mangeurs d'homme. (4)

C'est aussi l'endroit du monde qui connaît la plus grande concentration de ce fauve magnifique avec environ 175 spécimens (1970).

Pour les spécialistes de ces félidés, il ne fait aucun doute que le comportement du tigre aux Sundarbans va à l'encontre de toutes les données classiques de son éthologie.

Nous croyons, pour notre compte, que la plupart des récits sur la férocité du tigre des Sundarbans qui nous ont été faits sont véridiques. Nous les tenons d'indigènes qui chaque jour risquent leur vie dans le delta et savent de quoi ils parlent. (5) Il est du reste facile d'étayer leurs dires en citant les études faites par des scientifiques dont on ne saurait mettre en doute ni l'autorité ni l'honnêteté intellectuelle. Qui a lu leurs travaux ne peut plus douter que le tigre, aux Sundarbans, soit souvent un réel danger pour l'homme. (6)

La plupart des connaisseurs sont d'accord avec A.G. Chaudhuri et K. Chakrabati (7), sauf toutefois sur ce qui fait de ce fauve un véritable chasseur d'homme et sur le nombre des victimes.

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Il ne fait aucun doute, quand on a fréquenté pendant des semaines les indigènes que les chiffres généralement admis sont bien en dessous de la réalité (35 morts par année). On peut sans exagérer les multiplier par trois. Il faut dire toutefois que pour Kailash Sankala (8), un des meilleurs connaisseurs du tigre, les victimes ne sont pas si nombreuses et que certaines ne permettent pas d'incriminer le tigre. A son avis, le tigre attaque rarement s'il ne se sent pas provoqué ou menacé, ou encore dérangé dans son gîte de prédilection.

Autre autorité en la matière, H. Heindrich, qui connaît bien les Sundarbans du Bengladesh pour y avoir été envoyé en mission par le WWF et l'UICN pense que la férocité de l'animal est en rapport avec la salinité de l'eau dans certaines îles. On peut se demander comment un taux élevé de chlorure de sodium peut faire du tigre un mangeur d'hommes. Aussi la thèse de Heindrich n'a pas convaincu tous ses pairs.

Romulus Whitaker, directeur du Snake Park de Madras et du Bank Crocodile à Mahabalipuram avance une explication ingénieuse. L'odeur de poissons que dégage tout pêcher pourrait être un facteur important de l'attraction que l'homme exerce sur le tigre.

Mais laissons là ces hypothèses et venons aux observations de Chaudhuri et Chakrabarti. Le tigre des Sundarbans est intelligent et rusé, il semble avoir une connaissance presque diabolique des habitudes de l'homme. Ainsi ses temps de chasse coïncident singulièrement avec ceux de l'activité humaine.

Ici 80% des tigres sont agressifs mais tous ne sont pas des tueurs. Un peu plus de 70% seraient féroces et chargeraient à vue. 15% ne tueraient que s'ils sont dérangés. Certains tigres sont extraordinairement rusés et vont jusqu'à s'attaquer aux équipages des bateaux qu'ils abordent à la nage. Ceux-là ne chassent que la nuit, principalement vers 23 h.

Les hommes de 35 à 40 ans, dans la force de l'âge, sont les

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plus exposés. Les pêcheurs, autrefois collecteurs de sel, les collecteurs de miel et les coupeurs de bois, sont leurs proies de prédilection. On ne retrouve les corps que dans moins d'un tiers des cas. Le Fauve mange tout y compris la boîte crânienne.

C'est le mois d'avril qui serait le plus dangereux. A cette époque, le tigre en chasse marche la tête levée en direction des arbres où travaillent les collecteurs.

Le tigre des Sundarbans est un excellent nageur, capable d'affronter les plus fortes marées et de remonter les courants, et c'est probablement à cela qu'il doit d'avoir une musculature encore plus puissante que les tigres des autres régions de l'Inde, dont la taille est pourtant supérieure à la sienne.

Ses proies habituelles sont le cerf axis, le sanglier à longues soies, divers reptiles, parfois même de jeunes crocodiles. Les poissons, les crustacés, peut-être aussi le miel!

Malgré le peu de tigres tués par l'homme (braconnage) on ne constate aucun accroissement de la population. Il semble que les petits soient éliminés rapidement Comment? Par qui?

Le tigre des Sundarbans échappe à tous les pièges. Fait unique dans les annales du Delta, au mois de janvier 1982, une tigresse qui rôdait autour d'un village a pu être capturée vivante. (Trappe à herse).

Au cours de nos expéditions asiatiques il nous a certes été donné de filmer, de photographier et même de dessiner à plusieurs reprises le tigre, en Assam, dans le Chittwan népalais de la Teraï ou encore au centre de l'Inde. Aux Sundarbans, si nous avons pu l'apercevoir de notre bateau, alors qu'il se coulait très rapidement dans un de ces fameux tunnels de palmiers phœnix, il nous a été impossible de le filmer comme nous l'espérions ou simplement de le photographier. Ce n'est pourtant pas faute d'avoir multiplié les affûts. Manque d'expérience? De chance ou de temps? Ce n'est d'ailleurs que partie remise (10).

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Extrait de notre livre de bord

Mercredi 23 décembre 1974

Gona Beach face à l'île de Baghmara Front de mer-Baie du Bengale

Nous avons choisi cette île parce qu'elle est l'une des rares terres émergées (moins de un pour cent de la surface des Sundarbans indiens) à posséder un point d'eau douce. (Eau de pluie).

'Aujourd'hui, par chance, le ciel est presque dégagé de nuages. Seul le brouillard matinal enrobe encore tout. Il est cinq heure et demi et il fait encore nuit. Une exhalaison vaseuse monte de la marée qui depuis un moment déjà fait virer le bateau sur son aire. Il donne un peu de gîte, mais les ancres tiennent bon. Nous enfilons, non sans grimaces nos habits raides et imprégnés des sueurs de la veille. L'air frisquet nous réveille tout à fait.

L'île, à présent se découvre à quelques encablures, fantomatique. Le soleil surgit brusquement, découvrant la frange verte de la mangrove. Nous détachons notre 'Dhingy' et embarquons, le maître d'équipage armé de son fusil, et deux hommes. Ils ne sont guère joyeux, mais nous en comprenons bien vite le pourquoi: plusieurs de leurs camarades ne sont jamais revenus de cette jungle.

La brume dorée s'étire puis s'effiloche. Sur la plage blonde une vingtaine de silhouettes élégantes broutent. Les cerfs axis. Quel tableau! L'un d'eux, alerté, relève soudainement la tête et donne l'alarme. La harde prend le galop dans une envolée de sable pour disparaître entre les arbres.

Après la vase nauséabonde, nous ne tardons pas à fouler le sable blanc et vierge. Le soleil vrille les nuques, nous

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ruisselons. Nous découvrons alors les empreintes des axis entre varechs, coquillage et petits crustacés.

- Regardez! Dit Albert, en désignant une 'pugmark' à ses pieds. Le tigre!

Une tigresse apparemment.

Mugg, le maître d'équipage murmure:

- Sahibs, 'bagh' il y a peut-être… deux heures.

Nous suivons sur cinq cent mètres la piste du fauve puis la laissons, car elle oblique trop franchement, à notre goût, sous le couvert dense des palmiers nains. Dangereux! Non loin de là se trouve notre tente d'affût, où nous étions la veille. Sur le sol, de nombreuses traces: sangliers, axis, singes, tigres.'

Nous repartons en longeant la lisière à bonne distance pour être à l'abri de toute surprise. Les palmiers phœnix épineux ont fait maintenant place à d'autres essences plus grandes, tels les casuarinas Filaos, qui rappellent le tamaris.

Il est quatorze heure. Comme d'habitude un fort alizé se lève. Au large, l'Océan Indien étale. La marche devient pénible et subitement une vision dantesque s'offre à nous: la violence d'un cyclone a littéralement couché la jungle et tout n'est qu'un chaos, un enchevêtrement de racines et de branchages. Impressionnant! Endroit idéal pour un affût… ou une embuscade. Nous ne sommes guère plus rassurés que nos sympathiques et courageux Indiens.

Soudain éclate le gros rire sarcastique de l'alcyon géant (Pelargopsis). Peu d'oiseaux. Les insectes vrombissent, mais aujourd'hui, par chance, les moustiques sont minoritaires. Un arbre mort, creux et tout bosselé de nodosités, recèle un énorme nid de frelons dont les têtes rouges inquisitrices surgissent par toutes les fentes de l'écorce.

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Un plant grimpant d'ipomée écarlate incendie un tronc calciné par la foudre. Sur les délicates corolles butinent trois beaux papillons noirs de velours et grenat. Le prolongement spatulé de leurs ailes antérieures dit assez la lutte permanente qu'ils doivent livrer aux vents violents.

Nous décidons de nous séparer. Albert et Gaston veulent se rendre en bout de plage à environ cinq kilomètres d'ici. Deux Indiens, eux, voudraient aller pêcher des crabes. La femme d'Albert, Evelyne, le maître d'équipage et moi-même resteront aux alentours pour filmer quelques séquences sur le spectaculaire manège de l'aigle de mer (Haliaetus leucogaster), qui consolide la plate-forme de son nid à l'aide de gros branchages.

Deux heures durant, ce spectacle accapare toute notre attention. Nous consultons les montres: déjà seize heure. La marée doit monter de plus en plus rapidement dans les endroits inondables de l'île. Nous sommes un peu inquiets.

Mais que font donc Albert et Gaston? Ils devraient nous avoir rejoints depuis plus d'une heure!

N'y tenant plus, nous sortons de la forêt sur la plage et balayons l'horizon vers l'Ouest au téléobjectif qui nous révèle, à notre grand soulagement, deux silhouettes, titubantes de fatigue en marche dans notre direction.

Un peu plus tard, haletant et ruisselant de vase, Gaston laisse tomber: 'Une vraie chance! Un quart d'heure plus tard, la marée aurait été trop forte et nous aurions été obligés de passer par la jungle.'

'Et sans armes,' d'ajouter Albert.

En rentrant, nous constatons sur nos traces de bottes les empreintes des pattes d'une tigresse et de ses deux petits. Rusée, elle nous avait suivi de loin sur environ un kilomètre et demi.

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La vision que nous garderons surtout de ce 'paradis' sauvage et envoûtant des Sundarbans, sera toujours celle des nuits de pleine lune à bord de notre canot. Quand, bien loin de notre 'country-boat' solidement ancré dans un estuaire, nous remontions silencieusement une rivière, dans l'enchevêtrement des racines tortueuses aux broussins plombés, des échasses des rhizophora et des pneumatophores des Sonneretia, faisant fuir une faune invisible, tandis que la mince étrave se frayait un passage entre les frondes des nipas et que le coucal lançait son appel sourd aux dernières terres vierges de l'Inde.

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(1) Sundarbans signifie 'Belles Forêts' en bengali, bien que certains Pakistanais déclarent que cette appellation dérive de 'Sundar' qui est un arbre très utile de cette contrée.

(2) Ancien Pakistan oriental; ce pays possède la plus grande partie des Sundarbans.

(3) Les officiers et hommes du Département des Forêts prennent souvent beaucoup de risques pour tenter d'appliquer la loi.

(4) Il est proposé que les mangeurs d'hommes notoires soient tués.

(5) Frère Gaston du Prado et de Seva Sangh Samiti qui porte aide et assistance à la grande misère des slums de Howrah près de Kolkata (Calcutta) a encore tout récemment eu des contacts avec des populations du Delta à la suite d'un cyclone. Plusieurs femmes avaient eu un des leurs emporté par le tigre. (Voir le livre que lui a consacré Dominique Lapierre: 'La Cité de la Joie'.

(6) Le tigre, dit normal, est un fauve équilibré qui n'attaque l'homme que provoqué ou blessé. Personnellement, nous avons de respect et même de la sympathie pour ce splendide animal qui peut, moyennant quelques précautions évidentes, très bien s'apprivoiser.

(7) 'Wildlife Biology of the Sundarbans Forests-Observations on Tigres by A.B. Chaudhuri and Chakrabarti' – 'Cheetal'. Journal of the Wild Life Preservation Society of India. Vol. 15 No. 1.

(8) Kailash Sankala: 'Tiger'. Collins 1987 London.

(9) C'est semble-t-il Sir Edmund Hillary, le vainqueur de l'Everest qui aurait été le premier occidental à filmer le tigre des Sundarbans au cours de son expédition en hiver 1977 sur le Gange.

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'Dans les Jungles à Tigres'

Long métrage 16 mm – 90 minutes

(tourné en 18 mois)

Espèces animales les plus marquantes figurant dans ce film

Mammifères

Tigre du Bengale (Felis tigris)

Lion asiatique (P. leo persica)

Eléphant d'Asie (e. maximus)

Rhinocéros indien (R. unicornis)

Buffle d'eau (B. bubalis)

Gaur (Bos gaurus)

Antilope cervicapre (A. cervicapra)

Antilope nilgau (B. tragocamelus)

Gazelle indienne (Ga. gazella)

Cerf axis (A. axis)

Cerf sambar (C. unicolor)

Cerf des marais (Cervus duvaucelli et variété dite branderi)

Cerf-cochon (axis porcinus)

Muntjac (M. muntjac)

Sanglier indien (S. scrofa cristatus)

Sanglier pygmée (Sus salvanius)

Chacal doré (Canis aureeus)

Loutre indienne (Lutra I. monticola?)

Singe langur ordinaire (Presbytis entellus)

Langur d'or (P. geeli)

Singe à crinière (Macaca silenus)

Macaque rhésus (M. mulatta)

Petit Panda (Ailurus fulgens)

Ecureuil géant Ratufa (Ratufa bicolor g.)

Roussette indienne (Pteropus giganteus)

Ecureuil strié à cinq bandes (Funambulus Pennanti)

A

Oiseaux

Pic à dos d'or (Dinopium benghalense)

Ibis peint (Ibis leucocephalus)

Héron garde-bœuf (Bulbucus ibis)

Héron

Héron cendré (Ardea cinerea)

Héron des rizières (Ardeola grayii)

Verdin à front d'or (Chl. aurifrons

Grand Minivet de feu (Pericrocotus flammeus)

Petit Minivet (P. cinnamomeus

Drongo noir (Dicrurus adsimilis)

Drongo à raquettes (D. paradiseus)

Myna commun (Acrid. Tristis)

Tisserin baya (Ploceus manyar)

Souïmanga pourpre (Nectarinia asiatica)

Souïmanga 'rubis' (Aeth. sp?)

Barbu à gorge bleue (M. asiatica)

Barbu vert (Gd) (M. zeylanica)

Barbu à poitrine rouge (M. haemacephala)

(ces trois espèces uniquement les appels)

Perruches: Grandes et Petites Alexandres (Psittacula

eupatria et krameri)

Perruche 'tête de prune' (Psitt. Cyanocephala)

Rollier du Bengale (Cor. Benghalensis)

Guêpier vert (Merops orientalis)

Alcyon pie (Ceryle rudis)

Alcyon de Smyrne (A. smyrnensis)

Vautour roi noir (Torgos calvus)

Aigle de mer à ventre blanc (Haliaëtus leucogaster)

Aigle pêcheur (Haliaëtus leucoryphus?)

Milan brahmine (Haliastur indus)

Paon bleu (Pavo cristatus)

Coq sauvage bankiva (Gallus gallusL)

Grue antigone (Grus antigone)

Vanneau indien (V. indicus)

Anhinga ou Oiseau-serpent (Anhinga rufa)

Spatule blanche (Platalea leucorodia)

Petit Cormoran (Phalacrocorax niger)

B

Ibis blanc (Threskiornis melanocephala)

Grande Aigrette (Egretta alba)

Petite Aigrette (Egretta garzetta)

Oie à tête barrée (Anser indicus)

'Fauvettes' de la jungle (Turdoides) – diverses espèces, mais seulement cris et appels

Myna de la jungle (A. fuscus)

Calao géant (Buceros bicornis)

Tragopan satyre (T. satyra)

Lophophore imperial (Lophophorus impeyanus)

Pélican frisé (Pelecanus crispus) Turquie d'Asie

Vautour du Bengale (Gyps Bengalensis)

Reptiles

Cobra ou Naja (Naja tripudians)

Serpent-liane (Dryophis)

Serpent marin (Hydrophis sp)

Agamia divers

Crocodile marin (Crocod. porosus)

Gavial (Gavialis gangeticus)

Tortue licemis sp

Varan monitor (V.bengalensis)

Varan aquatique (V.salvator)

Poissons

Poissons-poumons (Périophtalme)

Insectes et crustacés divers, dont

Papillon Kallima I., Papillon Euploea, Criquet népalais sp., Myriapode, etc.

Crabe de la mangrove, Crabe fantôme écarlate sp.

C

Les animaux, fleurs et populations indigènes photographiés sont évidemment beaucoup plus nombreux.

***

D

Un beau mais très dangereux métier

Pêcheurs aux Sundarbans